Les guides-itinéraires pour l'escalade
Sommaire :
Un peu d'histoire
Les écoles d'escalade
Un guide d'escalade pour les blocs de Fontainebleau
Les guides-itinéraires d'escalade
Aujourd'hui
UN PEU D'HISTOIRE
- Les premiers sites permettant l'escalade rocheuse ont été fréquentés dès les années 1890 dans la région de Lake District en Angleterre et dans l'Elbsandstein en Allemagne.
En France, c'est au début du XXe siècle que l'on assiste aux premiers périples dans les massifs du Salève et des Calanques.
Dès 1908 ou 1906, un petit groupe de grimpeurs de la Section de Paris du Club Alpin - le Groupe des Rochassiers - découvre les possibilités d'escalade sur les rochers de Fontainebleau (voir le dossier du CFD : Un historique de l'escalade).
La fissure Wehrlin, celle de la Prestat au Cuvier Châtillon, et l'arête de Larchant de la Dame Joanne sont les jalons laissés par les précurseurs…
C'était d'abord un but d'entraînement pour la montagne car « l'hiver les muscles s'engourdissent, la résistance diminue, les mouvements perdent leur précision » note Wehrlin dans La Montagne de 1914.
1930 - LES ÉCOLES D'ESCALADE
- En 1930, en France, c'est le développement des écoles d'escalade en falaise - une activité préparatoire à l'alpinisme - mais aussi un début pour l'escalade sportive.
Une pratique qui permet l'entraînement physique, la continuité de l'effort, l'escalade en tête de cordée, la technique des relais et de l'assurage durant la progression, et aussi l'adaptation à l'usage des pitons et des mousquetons.
Les Ardennes belges
Dans les Ardennes belges, les alpinistes belges, en premier lieu le roi Albert 1ᵉʳ - alpiniste notoire, qui fréquente régulièrement les parois des Dolomites -, trouvent sur ces falaises un terrain propice à l'entraînement physique et à la préparation technique. C'est le début de l'exploration des falaises de Freyr sur les bords de la Meuse.
1932 - L'escalade dans les Calanques
En 1932, début de l'exploration des falaises des Calanques. Mêmes balbutiements d'une escalade sportive et d'entraînement préparatoire à l'alpinisme, avec marche en cordée, assurage, etc.
Rapidement, sur les falaises de Freyr, comme sur celles des Calanques, l'escalade atteint un bon niveau technique, en avance sur tout ce qui se fait ailleurs en France, hormis bien-sûr pour l'escalade des blocs de faible hauteur de Fontainebleau.
La communication et l'information
C'est d'abord la tradition orale qui permet l'information sur les itinéraires, puis des articles dans nos revues viendront, et bientôt quelques monographies.
Enfin apparaîtront les guides-itinéraires.
Un premier inventaire des escalades à Fontainebleau est publié en 1935 dans le livre de Jean Loiseau : « Le massif de Fontainebleau », Édition Les Compagnons-Voyageurs.
1939 - Le Saussois
En 1939, début de l'exploration du Saussois par les parisiens, en s'assurant depuis le haut de la falaise. Au même moment les grimpeurs parisiens visitent les falaises de Freyr « et rares sont ceux qui se risquent en tête ».
En 1943, parution d'un premier article « Une nouvelle école d'escalade : le Saussois » par A. Rech dans la revue La Montagne. Avec ce terrain d'entraînement de qualité du bord de l'Yonne, les grimpeurs parisiens vont rapidement être beaucoup plus à l'aise dans la conduite des escalades sportives.

1944 - UN GUIDE D'ESCALADE POUR LES BLOCS DE FONTAINEBLEAU
Les premières initiatives inabouties d'un recueil manuscrit, décrivant l'escalade des blocs de la forêt de Fontainebleau, datent de 1938 par Wilfred Bernick et Tony Vincent.
Dès 1944, Maurice Martin commencera le relevé de l'ensemble des blocs des différents chaos de la forêt. Avec Jean Bourgoin, ils feront éditer sous le patronage du Club alpin des fascicules très bien informés et peu à peu remaniés, sur l'escalade des blocs de la forêt de Fontainebleau ; premier éditeur, Gérard Chacun, puis directement le Club Alpin.
C'est, bien sûr, une cotation particulière à cette escalade qui est adoptée en six degrés, dérivée de l'échelle Welzenbach, mais beaucoup plus sévère d'un et demi à deux degrés.
Les principaux fascicules concernent :
- Le Cuvier en deux parties, première parution probablement en 1947, puis nouvelle édition en 1953.
- Dame Joanne et Maunoury, parutions en 1947 et 1952.
- L'Éléphant, édition en 1951, présentation sur une feuille d'un seul tenant, repliée en accordéon.
- Le Puiselet, première édition en 1951, présentation sur une feuille d'un seul tenant, repliée en accordéon, ensuite nouvelle édition en 1954.
- Malesherbes, éditions en 1953 et 1960.
- Entre Juine et Ecole, première édition en 1952.
1947 - Une actualité des circuits d'escalade de la forêt
Et dès 1947, le bulletin de la Section de Paris-Chamonix du Club Alpin proposera régulièrement une actualité des circuits d'escalade de la forêt.
1956 - Les guides des escalades des blocs de Fontainebleau
Maurice Martin actualise les guides des escalades des blocs du Bas Cuvier, du Rempart et de certains autres sites, comme le Puiselet. Pour le Bas Cuvier, la difficulté sortant de l'échelle classique des six degrés, on indique chaque progrès par un indice alphabétique VIa, puis VIb, etc. En 1953, avec la Joker, on en est au VIf pour la difficulté, et plus tard certains mouvements atteindront le VIh et plus.
Ce n'est que plus tard en 1978 qu'une progression linéaire sera adoptée, après 6, ce sera 7 ensuite 8. À chaque degré, il y a trois paliers intermédiaires A, B et C. Les avancées supplémentaires sont marquées par un plus (7A+ par exemple). Tout ceci pour éviter l'inflation.

LES GUIDES-ITINÉRAIRES D'ESCALADE en falaise de 1947 à 1958
< En 1947, le GHM publie : Escalades choisies du Léman à la Méditerranée, par Félix Germain.
< En 1950, un guide des escalades du Baou de Saint-Jeannet est édité.
< En 1951, un guide des escalades au Saussois paraît en tirage provisoire, le premier concernant ces falaises, avec sa seconde édition plus achevée de 1953.
< En 1958, enfin ! Un guide des escalades dans les Calanques, pourtant le premier site d'escalade de France, paraît pour les falaises d'En Vau et du Vallon des Rampes. Un premier guide, si l'on oublie deux faibles fascicules s'intéressant aux Goudes et au Devenson publiés précédemment. Les autres sites suivront.
< En 1958, paraît un guide des escalades dans le massif de Sainte-Victoire, des parois à l'époque un peu délaissées qui verront plus tard le développement de l'escalade libre de haut niveau.
< À partir des années soixante, les sites d'escalade les plus populaires feront l'objet d'une description précise.
Une production en développement
< C'est le début d'une production régulière, à laquelle s'ajoutent les sites et itinéraires décrits dans les revues, comme celle de la Section de Paris du Club Alpin, plus tard Club Alpin Île-de-France : « Paris-Chamonix ».
< Ces guides d'escalades seront régulièrement améliorés, réédités ou refondus en fonction des évolutions de la technique, du comportement de la structure rocheuse et du goût des grimpeurs…
< En 1982, un ouvrage Fontainebleau, escalades et randonnées, proposait chez Arthaud, les principaux circuits d'escalade de la forêt.
< Notons enfin l'édition en 1982 d'un guide des sites naturels d'escalade en France. Un travail conséquent, remanié plusieurs fois depuis, qui signale l'ensemble des lieux "grimpables".
Avant la déferlante de la communication sur Internet.
AUJOURD'HUI
< Aujourd'hui les guides d'escalades couvrent l'ensemble des sites d'escalade en France.
Les produits des ventes servent - normalement - à l'équipement et à l'entretien des voies d'escalade du massif.
< Avec Internet, les informations, concernant les sites d'escalade et l'évolution des équipements, sont facilement recueillies.
Pour tout savoir sur les voies d'escalade en forêt de Fontainebleau : https://bleau.info
La responsabilité, portant sur la sécurisation et l'entretien des équipements des falaises, est posée, et est actuellement objet d'interrogations.
La garde des falaises favorables à l'escalade
Jusque-là, la FFME signait des conventions « d'autorisation d'usage avec les propriétaires privés et publics de terrains favorables à l'escalade », dont l'effet était de transférer la garde de la falaise à l'organisme fédéral.
La fréquentation importante de l'escalade en falaise, avec les accidents qui en résulteront et devant plusieurs décisions de justice, amèneront la FFME à dénoncer les accords conclus jusqu'alors.
Devant cette situation inquiétante, les autorités de l'État ont apporté les corrections nécessaires.
La FFME indique : C'est une étape majeure dans l'objectif d'un partage plus juste des responsabilités dans la gestion des sites naturels d'escalade français : le gardien d'un site n'est plus responsable en cas de dommage résultant « de la réalisation d'un risque normal et raisonnablement prévisible inhérent à la pratique sportive considérée ».
La loi N° 2022-217 du 21 février 2022 est parue au journal officiel.
Ce texte prévoit que "le gardien de l'espace naturel dans lequel s'exerce un sport de nature n'est pas responsable des dommages causés à un pratiquant, lorsque ceux-ci résultent de la réalisation d'un risque normal et raisonnablement prévisible inhérent à la pratique sportive considérée."
La FFME précise : Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire pour la fédération.
- Sortir définitivement et rapidement de l'ancien modèle des conventions d'autorisation d'usage au profit d'un nouveau mode de gestion équilibré avec les collectivités territoriales.
- Définir et préciser collégialement ce que recouvrent les risques normaux, prévisibles, inhérents à nos activités, tels que décrit dans ce nouveau texte de loi,
- Travailler efficacement sur l'information des usagers des sites et, enfin, poser la question du financement des équipements nécessaires à l'aménagement des sites.
- Tout cela, bien sûr, en collaboration avec tous les acteurs et les utilisateurs des espaces.
Depuis le 23 février 2022, tous les accidents d'escalade en extérieur sont donc soumis à ce régime qui reconnaît l'escalade comme une activité sportive intrinsèquement risquée :
En pratiquant l'escalade, le grimpeur doit désormais accepter le risque qui en découle.
Des conventions sont en cours de négociation dans de nombreux sites.
CONSULTATION
La plupart des textes concernant l'historique de la montagne et de la FFCAM sont disponibles au Centre fédéral de documentation de la FFCAM, 24, avenue de Laumière, 75019 Paris.
Notamment dans les différentes publications :
- Les Annuaires du CAF, de 1874 à 1903.
- Les Bulletins du CAF, de 1876 à 1903.
- La Montagne, de 1904-1905 à 1954.
- Alpinisme, de 1925 à 1954.
- La Montagne & Alpinisme, depuis 1955.
- Les Annales du GHM, de 1955 à 2001 et Cimes, de 2002 à 2015.
Les livres constituant la bibliothèque de la FFCAM sont tous référencés.
Notons aussi qu'il existe un Guide des salles d'escalade de France pour les jours de pluie…
CONSULTATION EN LIGNE
Accès aux références
Vous pouvez consulter en ligne le catalogue du CFD avec un accès aux références pour l'ensemble des articles des périodiques et pour les livres.
Il suffit de saisir un mot caractéristique ou un des mots clés d'un ouvrage recherché, dans l'un des champs appropriés (auteur, titre, sujet, année d'édition) et vous aurez accès aux références.
Accès aux publications
Vous pouvez rechercher en ligne les titres suivants :
- Les Annuaires du CAF, de 1874 à 1903, consultables sur le site de la Bibliothèque nationale : http://gallica.bnf.fr
- Voir aussi : www.archive.org et utiliser le mot clé : club alpin français.
- Les Bulletins du CAF, de 1876 à 1903, consultables sur le site de la Bibliothèque nationale : http://gallica.bnf.fr
- La Montagne, de 1904-1905 à 1954, consultables sur le site de la Bibliothèque Nationale : http://gallica.bnf.fr
- La Montagne & Alpinisme, depuis 1955, consultables sur le site de la Bibliothèque nationale : http://gallica.bnf.fr
- Enfin, Alpinisme, de 1926 à 1954, accessibles sur le site du GHM, avec Les Annales du GHM (1955-2001) et Cimes (2002-2015).